14 déc. 2012

Primera maravilla : Tayrona !


Maintenant que l'épisode d'évaluation d'une éventuelle collaboration avec la névrosée shootée à la coke est fini, les festivités peuvent reprendre, c'est-à-dire l'exploration des merveilles de la région. Et par merveilles je n'exagère rien : Santa Marta et son ex-croissance véreuse Taganga ont beau être peu séduisantes, elles sont un point central et stratégique pour découvrir les plages paradisiaques, la somptueuse chaîne de montagne Sierra Nevada et ses cultures indigènes...


Je commence par le Parc Naturel National le plus célèbre, le Parc Tayrona. Splendide et immense parc, fait de montagnes et de jungle bordées par des plages paradisiaques. A l'entrée un groupe de jeunes gringos débraillés et "jouisseurs" se fait fouiller en règle, jusqu'à la moindre petite poche de leurs sacs, par la police. On sait ce qu'ils cherchent ... Moi et le gentil couple australien qui partage le même mini-bus, on doit avoir l'air beaucoup plus sage parce qu'on ne nous demande rien.

Un premier chemin assez court nous mène à la plage de Cañaveral, déjà un premier goût de paradis avec son sable fin, ses palmiers, ses rochers qui paraissent sculptés. Et les huttes de luxe qui la surplombent, perchées sur les pentes montagneuses. Un premier panneau explique que plus de 100 personnes se sont déjà noyées ici, et conseille de ne pas faire partie des statistiques. Effectivement les vagues sont violentes et le courant puissant, il faut bien choisir l'endroit où se baigner.




De Cañaveral débute un petit sentier qui alterne entre la jungle, pas trop dense quand même, et les passages sur la plage qui offrent des points de vue saisissants sur la côte. I-dyl-lique.




Au bout d'une heure de marche, dans la chaleur humide et dégoulinant de transpiration, j'arrive à Arrecifes, longue plage coincée entre un petit marais et la mer. Là encore peu d'options pour se baigner, les vagues menacent. Mais des petits campings se cachent derrière le marécage et la rangée de palmiers. J'y loue un hamac sous moustiquaire, découvre la douche collective à l'air libre, au sol verdissant de pourriture, et je pars à la découverte de deux plages sans danger, La Piscina et Arenillas. Pas encore les plus impressionnantes mais barboter là deux heures est déjà un avant-goût du meilleur qui reste à venir.

J'y rencontre deux jeunes françaises, qui dorment dans le même camping. La soirée est passée dans les hamacs, planqués sous les moustiquaires, à raconter comment je n'ai pas toujours voyagé seul, comment j'ai fait mon "erreur de casting" en 2009, en essayant sans succès de résumer. Ceux qui me lisent depuis un moment savent que j'ai une fâcheuse tendance à expliquer dans les grandes largeurs ...




Le lever de soleil à 5 heures vaut bien une sortie précipitée du hamac, et une photo vaut mieux que tous les mots.




Je reprends les sentiers entre plage et jungle et j'arrive une petite heure plus tard à Cabo San Juan. C'est la plage la plus célèbre et la plus courue, c'est un vrai repère à backpackers, et ce n'est pas pour rien : deux plages délicieusement arrondies, séparées par un minuscule isthme aux eaux divinement bleues et chaudes.




Cet isthme de sable, qui paraît presque trop beau pour être naturel, se termine par un amas rocheux, sur lequel ils ont planté une hutte, et ils l'ont remplie de hamacs qu'ils louent très cher la nuit. Malgré le prix je ne résiste pas, en fait c'est à peine plus cher que les hamacs alignés dans le camping. Une journée et demie à se baigner et à lire, à se poser des questions existentielles du genre : la plage de gauche ou celle de droite ? le sable blanc ou mon hamac là-haut dans la hutte ?

Je me balade sur les plages voisines, quasi-désertes, avec une israélienne et deux chiliennes. Celles-ci habitent à Pucon et l'une des deux a travaillé à école! (là où j'ai travaillé jusqu'à mars 2012). La coïncidence que je n'attendais pas !

Splendide coucher de soleil sur la terrasse de la hutte, dîner tranquille en regardant un chaton se faire mater par des gos crabes toutes pinces dehors, et nuit divine dans mon hamac, grâce à la brise qui rafraîchit l'air et éloigne les moustiques. Et lever très tôt pour ne pas rater une miette du lever de soleil qui baigne la côte dans des couleurs.




Je profite de ma dernière demi-journée pour explorer un peu les sentiers aux alentours. Tous les quinze mètres je croise une colonie de fourmis qui portent des petits bouts de feuille découpés, de taille égale, sur de longues distances. Un spectacle IN-CROY-ABLE ! On a  envie de leur expliquer qu'il y a des feuilles identiques à côté de leur fourmilière, que ce n'est pas la peine d'aller les chercher si loin, mais leur force et leur détermination sont stupéfiantes. Parfois une fourmi plus grosse trace et les dépasse toutes, impressionnante de puissance. Les fourmis qui ont déjà déchargé remontent la ligne à vide, et communiquent régulièrement avec les fourmis chargées :
"Rappelle-moi, c'est où déjà ?
- Pff, ben suis la file !"
Une fourmi à vide se met devant une fourmi chargée et la bloque, celle-ci paraissant lui rétorquer "Mais euuuh laisse moi passer, c'est lourd et t'es lourde".
On m'a dit que des groupes de fourmis se tiennent de part et d'autre de leur ligne et les protègent. Si l'on se place trop prêt pour les observer, ces sentinelles nous attaquent et nous piquent. ça ne m'est pas arrivé, bien que je les photographiais à un centimètre de distance.

Voilà j'ai passé 30 minutes à regarder des fourmis, ça valait bien une vidéo :







Partout on dérange les crabes terrestres qui foncent se cacher dans des trous énormes creusés dans le sable ou la terre. Certains de ces crabes ont des couleurs éclatantes, ils m'épient d'un oeil (vitreux) pour voir si je m'approche trop (l'autre oeil est sous le niveau du sol). Des lézards phosphorescents font du bruit en piétinant les feuilles de cocotier séchées.




Je m'engage sur le sentier qui mène vers Pueblito, une ruine de village de l'ancienne communauté Tayrona, mais trop tard. C'est ballot je vais devoir revenir !
Je grimpe dans un bateau rapide qui nous emmène vers Santa Marta en rasant la côte, nous laissant admirer les montagnes luxuriantes qui tombent à pic dans la mer, et l'enfilade de baies immenses et désertes, accessibles uniquement par la mer.

Tiens je pensais raconter la deuxième merveille des environs, mais là tout de suite la  la piscine me tend les bras. Hasta luego !




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3 commentaires:

  1. Bin mon cochon ! t'as l'air de bien t'amuser ! Et ton orteil ? c'est réparé ?

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    1. youhouuuuu, un message de la crevette sur mon blog, c'est comme un cadeau de Noël en avance !
      Eh oui je m'amuse, il faut bien, et c'est pas fini ! Et mon orteil est bien réparé, même si l'ongle a pas fini de pousser.

      Gros bisous !

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  2. Ah le spectacle des fourmis, c'est juste énooorme !
    François S., l'ex !

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